EP5 - La photographie posthume à l’époque victorienne

L'art de la photographie post-mortem à l'époque victorienne
 

Écouter l'épisode complet :

 

RÉSUMÉ DE L’ÉPISODE:

Dernier portrait : la photographie post-mortem, entre mémoire et tabou

Au XIXe siècle, photographier un défunt n’avait rien de morbide. Bien au contraire : c’était un geste d’amour, une tentative de figer la mémoire avant qu’elle ne s’efface. Dans cet épisode, Beyond the Veil vous plonge dans l’univers étrange — mais profondément humain — de la photographie post-mortem à l’époque victorienne.

📸 Pourquoi ces portraits étaient-ils si courants ?
⚖️ Que révèle l’affaire judiciaire autour de l’actrice Rachel ?
🧠 Et aujourd’hui, pourquoi ces images nous troublent-elles encore ?

De Victor Hugo à Vanda Spengler, du studio photo au salon bourgeois, on explore l’histoire de ces clichés de l’absence, entre art, deuil, et représentation.
Un épisode pour celles et ceux qui osent regarder ce que la société cache, et qui s’interrogent : où commence le souvenir, et où finit le tabou ?

Pour aller plus loin sur le sujet de la photo posthume, les liens et références dont je parle dans le podcast :

 

RETRANSCRIPTION:

Vous écoutez Beyond the Veil, le podcast qui va vous réconcilier avec la mort. Ce podcast vous est présenté par Virginie, moi, conseillère funéraire de formation et passionnée par ce sujet si tabou encore en 2025. Ce podcast traite d'un sujet sensible et n'est ni une apologie, ni une façon de le banaliser.

Il y a des images qu'on n'oublie pas. Un regard figé, une main posée sur un drap blanc, un visage apaisé ou contracté. Et s'il s'agissait de la dernière image qu'on ait de quelqu'un ? Parlons d'un art oublié, mais pourtant très répandu à l'époque victorienne. La photographie post-mortem, ou l'art de prendre des photos des morts, un art à part entière au XIXe siècle. Cet art, qui capture la mort d'une manière à la fois intime et dérangeante, nous transporte dans un autre temps, celui où la photo funéraire était vue comme un geste bienveillant, comme un souvenir. Alors, accrochez-vous mes petits soleils, on va remonter le temps jusqu'en 1885 pour le dernier portrait de Victor Hugo, plonger dans une affaire judiciaire autour de l'actrice Rachel, tout en soulevant des questions étonnamment actuelles, celles de la mémoire, de l'intimité, du droit à l'image et du deuil. Tout un programme !

Nous sommes au XIXe siècle, en 1850, et la photographie est une technologie toute nouvelle. Inventée en 1839 par Louis Daguerre, le daguerréotype capture un instant avec une clarté saisissante. Une révolution pour l'époque ! Mais se faire photographier reste un luxe. Le procédé est coûteux, long et rare. Pour beaucoup une photo est un événement unique, souvent le seul souvenir tangible d'une vie. Et, chose surprenante pour nous aujourd'hui, cet événement survient parfois après la mort, comme une manière de figer la mémoire d'un être cher, de refuser sa disparition. La photographie post-mortem, pratique courante en Europe et en Amérique du Nord à l'époque victorienne, n'avait rien de morbide pour les gens d'alors. Les familles engageaient des photographes pour immortaliser leurs proches disparus, souvent mis en scène comme s'ils étaient encore en vie. On installait les défunts sur des chaises, dans des poses naturelles, Parfois dans les bras d'un parent. Les bébés, notamment, étaient souvent photographiés dans les bras de leur mère. Dans certains cas, on peignait des yeux sur leurs paupières closes pour donner l'illusion de la vie. Ces images étaient des trésors, des souvenirs précieux dans une société où la mort, surtout infantile, était omniprésente. Près d'un bébé sur cinq ne survivait pas à sa première année. Pourquoi cette pratique était-elle si répandue ? A l'époque, la mort n'était pas un tabou. Elle faisait partie intégrante de la vie. Les maladies, comme la tuberculose, ou la diphtérie, les conditions sanitaires précaires et les limites de la médecine emportaient souvent les plus jeunes. Les familles vivaient avec la mort au quotidien, sans la cacher. On portait des bijoux tressés avec les cheveux des défunts, on organisait des piqueniques dans les cimetières, on arborait des vêtements noirs pendant des mois selon des codes de deuil stricts. La photographie post-mortem s'inscrivait dans cette culture. Elle ritualisait l'absence, rendait visible le souvenir. Ces photos étaient bien plus qu'un simple cliché. Elles étaient un acte de mémoire, une façon de faire son deuil, mais aussi un marqueur social. Pouvoir s'offrir une telle photographie était un signe de statut, et ces images trônaient fièrement dans les salons, glissaient dans des albums ou envoyaient à des proches. Dans les foyers modestes, c'était souvent la seule photo jamais prise d'un être cher, un lègue inestimable.

Mais la photographie post-mortem ne se limitait pas aux familles. Elle trouvait aussi une utilité dans le domaine judiciaire. A la fin du XIXe siècle, on photographiait les corps pour identifier des victimes ou analyser des crimes. Par exemple, dans l'affaire de Jack l'éventreur, les photos des victimes ont servi à étudier les méthodes du tueur, offrant un témoignage brut de cette époque trouble.

Si vous êtes curieux de voir ces images, je vous recommande le compte Instagram victorianephotography1800, le lien sera dans la description. Ce compte archive des photos de l'époque victorienne, des instants de vie comme des portraits post-mortem. En les numérisant, il préserve une mémoire collective fascinante où chaque cliché raconte une histoire, un visage, un moment. Si l'époque victorienne vous intrigue, allez-y jeter un oeil, c'est une plongée dans le passé. En préparant cet épisode, j'ai fait une découverte qui m'a marquée.

Et c'est ça la magie de ce podcast, on apprend tout le temps. Saviez-vous que Victor Hugo, l'immense écrivain, a lui aussi été photographié sur son lit de mort ? Cette image capture un moment chargé d'histoire, mais avant de vous parler de l'histoire de cette photo iconique, je voudrais vous parler du droit à l'image. Parce que oui, au final, est-ce que c'était légal de prendre des photos des morts et de les diffuser à l'époque ?

Partons ensemble dans le Paris de 1858. La grande tragédienne Mademoiselle Rachel, de son vrai nom Elisabeth Rachel Félix vient de s'éteindre. Ses performances enflammées ont captivé les scènes européennes et sa mort marque la fin d'une icône. Comme le veut la coutume pour une figure de son rang, son lit de mort est photographié. Une image intime, solennelle, censée rester dans le cadre privé. Mais l'une de ses photos tombe entre les mains de Frédérique O'Connell, une peintre parisienne en vogue. Fascinée, elle en tire un dessin au fusain qu'elle publie dans la presse. Ce qui suit, c'est une tempête. La famille de Rachel est scandalisée. Faire circuler l'image de leurs proches dans un moment aussi vulnérable est pour eux une atteinte à sa dignité. Ils saisissent les tribunaux et la décision rendue, elle est historique. Nul ne peut, sans le consentement formel de la famille, reproduire ou livrer à la publicité les traits d'une personne sur son lit de mort. Ce jugement marque un tournant. Il pose les bases du droit à l'image en France, un principe qui commence à encadrer la vie privée et le respect des défunts. Cette affaire, elle révèle que la photographie post-mortem, au-delà de son rôle de mémoire, soulève des questions éthiques profondes. Ces images, chargées d'émotions, ne sont pas de simples souvenirs. Elles touchent à l'intimité, au consentement. à la dignité. A l'époque, la mort est publique, ritualisée, mais cette affaire montre que des limites émergent. Ce principe du droit à l'image, ancré dans l'article 9 du Code civil, fait partie des droits de la personnalité. Mais il y a un hic. Ce droit s'éteint avec la mort, car la personnalité juridique disparaît. Longtemps, les plaintes pour atteinte à l'image post-mortem concernaient surtout des célébrités, comme par exemple Mlle Rachel. Les familles des anonymes avaient peu de recours. Pourtant, le regard sur ce droit évolue. Prenons un exemple marquant. En 2015, après la tragédie du Bataclan, une photo d'une victime est publiée par le magazine VSD, prise par une photographe d'une agence de presse américaine. La famille, bouleversée, porte plainte pour « atteinte à la dignité de la victime » . En appel, le magazine est condamné à verser 26 000 euros à la famille. Ce cas montre qu'il y a une évolution. Même les non-célébrités peuvent désormais obtenir réparation. Et c'est pas tout. Le 18 janvier 2024, le Conseil constitutionnel rend un arrêt historique. Pour la première fois, il consacre l'extension de la dignité humaine après la mort. Ce principe, lié au droit à l'image, redéfinit la protection post-mortem.

Désormais, la mémoire des défunts, célèbre ou non, est mieux protégée. Mais cette évolution soulève une question. Dans un monde où les images circulent à une vitesse fulgurante, comment préserver la dignité des défunts ? Ces photos, qu'elles soient prises en 1858 ou en 2015, nous rappellent que derrière chaque image, il y a une histoire, il y a une famille, une mémoire et c'est à nous de décider comment les honorer. Mais revenons à notre époque victorienne.

Nous sommes le 22 mai 1885 à Paris. Un message urgent parvient à Félix Nadar, le photographe légendaire. Victor Hugo est mort. L'écrivain, poète et dramaturge, géant de la littérature française, s'est éteint à 83 ans. Nadar prend son appareil et se rend au chevet de son ami. Dans le silence d'une chambre baignée de lumière douce, il capture le dernier portrait de Victor Hugo. Une image solennelle, presque sacrée. qui semble clore un siècle de littérature. Nadar n'est pas un simple photographe. C'est une rockstar de la photo à son époque. Il a immortalisé les visages qui ont marqué le XIXe siècle. Baudelaire, Sarah Bernard ou Georges Sand. Il a même osé prendre des clichés depuis une montgolfière, une prouesse qui, à l'époque, fait l'effet d'un exploit digne d'un roman de Jules Verne. Avec Hugo, Nadar ne se contente pas de photographier un corps. Il compose une œuvre. Le visage de l'écrivain, saisi de profil, est serein, presque intemporel. baigné d'une lumière qu'il maîtrise comme personne. Les ombres et les contours semblent murmurer une dignité profonde, presque surnaturelle. Cette photographie n'est pas qu'un portrait post-mortem. C'est un hommage, un acte chargé de sens. L'image est rapidement diffusée, reproduite dans la presse, gravée, vendue comme une relique. Elle devient l'emblème d'un deuil national, un symbole consenti par la famille et la société. Contrairement aux affaires qui ont secoué l'époque, comme celle de Mademoiselle Rachel, cette photo n'est pas une intrusion. Elle est un geste public, presque politique, destiné à graver l'héritage de Victor Hugo dans la mémoire collective. Et si on remonte le temps jusqu'à aujourd'hui, est-ce que la photographie post-mortem, si courante à l'époque victorienne, a vraiment disparu ? Pas tout à fait. Elle a simplement changé de visage, évoluant dans l'ombre des tabous modernes. Mystérieuse, hein, cette phrase ? Dans certaines cultures, comme au Mexique ou en Indonésie, photographier les défunts reste une pratique vivante, intégrée au rituel funéraire. Les familles ou les professionnels des pompes funèbres capturent ces images pour honorer la mémoire, pour ancrer un dernier souvenir. En Occident, c'est plus discret, presque secret. Dans les hôpitaux ou les hospices, on photographie parfois des nourrissons mornés avec une infinie délicatesse pour offrir aux parents un souvenir tangible d'une vie trop brève. Ces images, loin d'être morbides, sont une manière d'accepter l'inacceptable, de reconnaître une existence même éphémère. C'est Aous Merakchi, dans son podcast Mortel en 2019, qui a brisé le silence sur ce sujet. Elle parle d'un club, d'un club secret, presque clandestin. Celui des gens qui photographient leurs proches défunts. Des gens comme vous, comme moi, qui ressentent ce besoin intime de garder une trace. Et j'en fais partie. Et vous ? Quoi ? Y'a rien de honteux à prendre sur des fins en photo ? Oui, j'ai photographié ma mère dans son cercueil en 2013. Est-ce que je regrette ? Non. Est-ce que je regarde cette photo ? Parfois. Est-ce que cette photo trône dans un cadre dans mon salon à la vue de tous ? Je suis certaine que vous pensez que oui. Bah non ! La photo, elle est dans son étui dans un carnet, et ce carnet il est dans mon salon. Mais à dire vrai, ça ne me rend pas triste. Je la regarde et je me dis « ok » et je la repose. Et puis, maintenant, avec le recul et mon métier de conseiller funéraire, je remarque les petits détails et je sais vous dire quand la photo a été prise juste en regardant ma maman. Sur le moment, je me suis dit « allez, tu ne la reverras plus jamais, immortalise ce moment. Elle est belle, elle a l'air endormie. » Et puis, je me suis dit « ma mamie en voudra peut-être. » Et est-ce que ma mamie en a voulu ? Oui. Et puis, ma grand-mère fait aussi partie de ce club. Elle était même la première. En 2005, lors du décès de mon grand-père, juste avant la fermeture de cercueil, j'ai vu ma grand-mère dégainer un appareil photo jetable. Et elle m'a demandé de prendre une photo de mon papy. Sur le moment, j'étais mal à l'aise. Mais pour ma grand-mère, ça avait l'air naturel. Elle voulait un dernier souvenir, une image de celui qu'elle avait aimé. Et plus tard, quand j'ai photographié ma mère, j'ai compris. A l'époque, on développait encore des photos manuellement. Et je suis désolée pour cette personne qui a vu mon grand-père dans son cercueil. Malaiiiiise ! Ce club, il est tabou. On n'en parle pas, par peur du jugement, parce que la mort, aujourd'hui, on la cache. Exit les photos exposées fièrement au XIXe siècle. Aujourd'hui, elles dorment dans des tiroirs, dans des carnets, des téléphones. Mais pourquoi avoir honte ? Prendre une photo d'un défunt, c'est humain. C'est un au revoir, une façon de rendre la mort réelle, de dire « t'as existé » . Pour certains, c'est apaisant, thérapeutique même, comme le disent les psychologues. Pour d'autres, ça peut sembler morbide, voyeuriste. Mais vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que vous prendriez une photo d'un proche décédé ? Ou est-ce que ça vous mettrait mal à l'aise ? Mais pourtant, il y a une curiosité parfois qu'on n'ose pas avouer. Pourquoi ces images nous attirent-elles ? Est-ce qu'on cherche à apprivoiser la mort, à défier ce tabou qui nous pousse à la dissimuler ?

Les photographes funéraires comme Lisa Holloway, aux Etats-Unis, l'ont bien compris. Ils se spécialisent dans les portraits post-mortem, réalisés avec respect, pour offrir aux familles un souvenir digne. Mais en France, c'est rare, presque inavouable. Alors, ce club secret, il existe, dans l'ombre. dans nos tiroirs, dans nos cœurs. Et si justement on osait en parler ?

Et puis, fermez les yeux. Oui, oui, fermez les yeux. Imaginez un instant, un monde où parler de la mort n'est plus un tabou, où les images de nos défunts ne sont plus cachées dans des tiroirs, mais célébrées comme des actes de mémoire. Ce monde, certains artistes contemporains le construisent déjà. Ils osent regarder la mort en face, et leurs œuvres nous invitent à faire de même. Prenez Hervé Bonner, par exemple. Dans son livre Postume, il a rassemblé une centaine de clichés de défunts et d'objets funéraires, des images qui capturent l'intimité et la solennité de l'après-vie. Ou encore, par exemple, l'exposition Les Immortels, photographie de l'après-vie, 1850-1950, qui s'est tenue en novembre 2024 à Paris. Ces initiatives plongent dans l'histoire méconnue de la photographie post-mortem, révélant sa beauté et sa profondeur. Mais l'art ne s'arrête pas au passé. Aujourd'hui, des projets contemporains explorent la mort sous toutes ses facettes. Certains documentent les rituels funéraires, d'autres capturent les derniers instants d'un corps ou interrogent l'absence, la trace laissée derrière. Un projet m'a particulièrement touchée, celui de Sophie Kahl, artiste française, dans son œuvre Pas pu saisir la mort, en 2007. Elle filme les derniers instants de sa mère, non pas pour choquer, mais pour saisir la fragilité de ce passage. Avec des vidéos, des photos et des textes, elle pose une question essentielle. Que signifie voir quelqu'un partir ? Ce n'est pas une photo post-mortem au sens classique, mais c'est l'héritier direct de cette tradition. Utilisez l'art. pour apprivoiser la mort. Ces projets, c'est comme des ponts entre l'époque victorienne, où les photos post-mortem étaient des trésors exposés avec fierté, et notre époque, où la mort est souvent effacée, reléguée à l'ombre. Les artistes d'aujourd'hui nous demandent qu'est-ce qu'on fait de la mort dans un monde qui la fuit ? Une image peut-elle nous aider à accepter, à comprendre ou simplement à ne pas oublier ?

Et puis, j'ai envie de vous parler d'un projet fou, beau et nécessaire que je soutiens à 1000% tellement il fait sens dans ce monde où on oublie que la mort, au-delà de l'absence, c'est d'abord un corps sans vie. C'est celui de Vanda Spengler, une artiste suisse qui veut redonner une place à nos morts et avec qui j'ai eu la chance d'échanger. Vanda, elle a grandi dans une famille où les mots et la transgression étaient rois, bercée par l'héritage de sa grand-mère, la romancière féministe Régine Deforge. Passionnée de cinéma, Vanda a d'abord exploré l'autoportrait, avant de se tourner vers les corps dans leur vérité brute, déséquilibrée. Son combat, c'est mettre en lumière la diversité des corps et des expériences, y compris celle de la mort. L'idée de son projet est née il y a un an, lors de sa visite à l'exposition « Et nos morts, la photographie post-mortem aujourd'hui en Europe » à la Maison de la Photographie Robert Douanou. Là, elle décide de créer une série de photos post-mortem, un projet à la fois artistique et documentaire, ancré dans le respect des défunts et de leur famille. Mais la route est semée d'embûches. Vanda frappe à toutes les portes. Pompes funèbre, coopérative funéraire, thanatopracteur, association. Peu répondent. Pourquoi ? Parce que ce sujet fait peur. Même chez les professionnels, où la déontologie et l'éthique sont pourtant claires, l'idée d'un tel projet dérange tant sur le plan humain que juridique. Et pourtant, Vanda persévère. Elle sait que son projet n'est ni voyeuriste, ni irrespectueux. Il s'agit de rendre visible ce que notre société cache. La mort, c'est d'abord un corps, une réalité qu'on ne peut ignorer. C'est se rappeler que nous aussi on va mourir, et oh là là non, n'en parlons pas. Mais moi ce qui me fout en l'air, et je vais parler vrai, ce qui me fout en l'air c'est l'hypocrisie. On s'offusque d'un projet comme celui de Vanda, on sort des arguments émotifs comme « et si c'était ton fils sur ces photos ? » Mais ces mêmes personnes, elles n'hésitent pas à consommer des images et des vidéos de corps... anonyme laissé pour mort dans des conflits mondiaux, comme si ces villas valaient moins. Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Pourquoi nos morts seraient-ils plus sacrés que ceux des autres ? Voilà, c'est dit. Je pense que c'est important de réfléchir à ça. Alors, comment soutenir Vanda ? Eh bien, c'est simple. Parlons-en. Partageons son projet autour de nous. Vanda cherche des familles prêtes à participer, à intégrer leur funérailles dans ce projet vivant, humain. Elle veut aussi des témoignages de personnes endeuillées ou en fin de vie. Alors, mon aide, c'est cet appel à participation, ici, dans ce podcast. Vous trouverez tous les liens pour contacter Vanda dans la description de cet épisode. Ensemble, faisons tomber les tabous. Donnons à la mort et à nos morts la place qu'ils méritent. Prendre une photo d'un défunt, c'est arrêter le temps. C'est dire, je t'ai vu partir, mais tu resteras toujours. Alors, osons regarder, osons se souvenir, parce que dans chaque image, il y a un bout de nous, un bout d'humanité qui refuse de disparaître.

Merci d'avoir écouté cet épisode de Beyond the Veil. Vous pouvez retrouver les liens et ressources citées dans la description.

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Virginie Barba

Moi c'est Virginie, reine des licornes 🦄, conseillère funéraire de formation, passionnée de la mort et surtout créatrice du podcast Beyond the Veil, le podcast qui va vous réconcilier avec la mort 💀✨.

Toutes les 2 semaines, le mardi soir, on parle culture, faits de société, livres, métiers, tourisme et de toutes ces choses qui font que la mort fait partie de notre vie.

Ce podcast n’est ni une apologie de la mort, ni une tentative de la banaliser et encore moins un discours morbide. C’est un espace de réflexion et d’échange pour explorer les multiples façons dont la mort façonne nos vies et lui redonner une place dans nos conversations, sans tabou ni peur.

Beyond the Veil c'est une safe place pour parler d'un mot, d'un concept qui fait peur, en toute simplicité parce qu'en 2025 on peut parler et rire de tout, même de la mort !

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